Observatoire du paysage
Grâce à cet observatoire en ligne, comparez l'évolution du paysage d'hier à aujourd'hui. Utilisez la flèche verte pour voyager d'une époque à l'autre ! Vous découvrirez les changements dans l'architecture et les infrastructures des zones urbaines et villageoises, dans le monde agricole et la nature.
NOUVEAUTÉ - SÉRIE SPÉCIALE "GLACIERS" : les six premières photographies sont regroupées autour du thème des glaciers et de leur recul impressionnant.
Merci à toutes celles et ceux qui ont partagé les images anciennes : Marianne Bataillard, Jacques Gay-Crosier, Nicolas Mettan, François Jacquier, Thierry Piasenta, Virginie Pisasenta, Denis Baeriswyl, Jean-Luc Favre et La Médiathèque Valais (dont la collection de Mr. César Revaz). Merci à Mr. Mathieu Emonet pour son aide avec la recherche des droits d'auteur.
Merci aux auteurs de photographies actuelles, dont les noms sont indiqués ci-dessous. Pour participer en tant que photographe bénévole, voici la marche à suivre !
Col des Paresseux - Plan Névé (Evionnaz)
© Adrien Favre
SÉRIE GLACIERS - PLAN-NÉVÉ. Juste au-dessous du sommet de la Cime de l'Est, Le Col des Paresseux offre une vue exceptionnelle sur le glacier de Plan-Névé. Aux abords directs du glacier se trouve le refuge des Dents du Midi, à presque 2900m, au dessus de Salanfe. L'évolution du glacier est flagrante : sa surface et son épaisseur ont fortement diminué et ses écoulements, bien visibles sur la photographie ancienne, ont aujourd'hui disparus. Ils laissent derrière eux des petites moraines, témoins de cette dynamique perdue.
Une rivière de glace - Le Glacier du Trient (Trient)
© Adrien Favre
SÉRIE GLACIERS - LE GLACIER DU TRIENT. Le glacier du Trient a joué un rôle économique important pour la région : dès le 19e siècle, sa glace était extraite pour garder les boissons au frais. La glace était acheminée par wagonnets jusqu’au col de la Forclaz, et de là, envoyée et vendue jusqu’à Lyon ou Paris. Seule les fondations du pavillon du glacier - visible sur la photographie - existent encore, mais à deux pas, se trouve aujourd'hui la Buvette du Glacier du Trient où l'on trouve des boissons rafraichissantes et des tartes fait maison délicieuses. Il n'est cependant plus question de les refroidir avec de la glace locale. Le recul du glacier est évident : aller chercher sa glace demanderait aujourd'hui une ascension périlleuse ! La transformation du fond de la vallée est aussi impressionnant avec l'arrivée en masse d'arbres et d'arbustes recouvrant les amas de rochers d'antan.
Un géant blanc - La cabane et le glacier du Trient (Trient)
© Pierre Jeanneret
SÉRIE GLACIERS - LE GLACIER DU TRIENT. Située à 3170 mètres d'altitude, la cabane du Trient est un refuge construit en 1933 en remplacement de la cabane Julien Dupuis. Elle a été rénovée en 1975, agrandie en 2006 et rénovée à nouveau en 2023. La cabane surplombe le glacier du Trient : la fonte du glacier est évidente. Par exemple, Tête Blanche (la montagne la plus à droite), bien nommée à l'époque, a perdu quasiment toute la glace qui la recouvrait. De plus, les balises pour mesurer la fonte de la glace, installées par le Parc naturel régional en septembre 2022, révèlent que le glacier a perdu 1.42 mètre d'épaisseur de glace à environ 3000 mètres d'altitude en un an. La photographie moderne a été prise par Pierre Jeanneret (www.instagram.com/pjeanneret ) à quelques mètres de la prise de vue de la photographie ancienne, lors de l'excursion "Dans la peau d'un glaciologue" organisée en 2023 par le Parc naturel régional.
De la pierre au bois - Le Glacier du Trient (Trient)
© Adrien Favre
SÉRIE GLACIERS - LE GLACIER DU TRIENT. Les glaciers fondent et laissent derrière eux des paysage tout lunaires. Ces paysages évoluent petit à petit, notamment avec le retour d'une végétation sobre et qui avec le temps permet la croissance d'arbres. C'est le cas ici, dans la partie inférieure du glacier du Trient. La végétation a d'ailleurs tellement progressé depuis le retrait du glacier, qu'il est devenu impossible de reprendre le même cliché depuis l'endroit exacte où le photographe de jadis se tenait : on n'y verrait que des arbres bouchant la vue. Jadis exploitée pour le commerce de la glace, le bout de la langue glacière est maintenant inaccessible.
Alpage et mines - Les Tseppes (Trient)
© Adrien Favre
SÉRIE GLACIER - LE GLACIER DU TRIENT. Perché au-dessus du village de Trient, à 2000m, l'alpage des Tseppes (ou Tzeppes) est peu parcouru aujourd'hui. Cela n'a cependant pas toujours été le cas. En effet, des études récentes ont démontré que l'alpage des Tseppes a vu fleurir l'exploitation de mines de fer depuis l'époque romaine pour une durée de 1400 ans. Ce balcon sur la haute vallée du Trient offre une vue remarquable sur les glaciers alentours. On peut notamment mesurer le recul impressionnant du glacier du Trient et la disparition de ses moraines latérales sous une nouvelle végétation.
De Tenneverge au Mont Blanc - Emosson (Finhaut et Salvan)
© Benedikt Bica
SÉRIE GLACIER - LA FENIVE. Accessible par la route uniquement par la commune de Finhaut, le Lac d'Emosson est partagé avec la commune de Salvan. En effet, le Col de Barberine d'où la photo est prise, la Combe des Fonds et le massif de La Fenive sont en fait situés sur cette dernière commune. De l'autre côté du Col de Tenneverge, l'alpage du même nom était d'ailleurs exploité par la population de Salvan bien qu'il soit en France, à cause de la difficulté d'accès depuis Sixt-Fer-à-Cheval. Sur la carte postale ancienne, le col est cependant faussement indiqué : il est en réalité plus sur la droite au-delà de la limite de la photo. On observe le recul et la quasi-disparition imminente des deux glaciers situés sur les flancs de la Pointe de le Fenive. Plus bas, le Lac de Barberine tout d'abord (dès 1925) puis le Lac d'Emosson (dès 1973) ont englouti l'alpage de Barberine.
Alpage englouti - Salanfe (Evionnaz)
© Benedikt Bica
SÉRIE GLACIER - LE GLACIER NOIR. Vus depuis le Col du Jorat, l'alpage de jadis et le lac d'aujourd'hui rivalisent de beauté. L'alpage de Salanfe a été submergé après la construction du barrage qui a eu lieu entre 1947 et 1950. Il en fut de même pour les mayens de l'alpage et le premier hôtel de la Dent-du-Midi (ouvert en 1898). Sur les flancs de la tour Salière, le Glacier Noir, bien qu'un peu diminué, semble toujours s'accrocher fermement. Avec ou sans le barrage, ce cirque impressionnant mérite bien d'être appelé "La Merveille" par Emile Javelle.
La Merveille - l'alpage de Salanfe
© Adrien Favre
En pente douce directement sous la Tour Salière, l'ancien alpage de Salanfe s'étendait sur l'ensemble du plateau. La rivière y faisait des méandres, faisant apparaître çà et là des zones humides. Les bâtiments agricoles et les chottes engloutis depuis la construction du barrage ont été remplacés par une grande écurie construite un peu plus en hauteur au pied des rochers de La Gagnerie. Aujourd'hui, durant les journées estivales, les abords du lac deviennent un lieu de détente et de baignade des plus apprécié.
Tout le monde descend - La gare de Finhaut (Finhaut)
© Loïc May et Adrien Favre
L'apparence de la gare de Finhaut n'a presque pas changé depuis sa construction et sa mise en service en 1906. Entre 1860 et 1911, vingt-trois hôtels ont été construits à Finhaut, un boom immobilier attisé par la construction de chemin de fer, et avant lui, de la route des diligences en 1861. Certains de ces hôtels ne sont d'ailleurs pas encore construits sur cette photo. À cette époque, le village était une des stations touristiques les plus importantes du Valais, rivalisant avec Zermatt. Encore aujourd’hui l’architecture particulière des hôtels historiques mélangés à de nombreuses bâtisses traditionnelles (raccards, chalets) fait de Finhaut un site classé d’importance nationale.
Un Balcon sur la Vallée du Rhône - Mex (St-Maurice)
© Loïc May et Adrien Favre
Une légende raconte la naissance de Mex : trois héros auraient créé trois familles après avoir débarrassé les lieux d'un monstre. Indépendante ou parfois rattachée à St-Maurice par intermittence au cours du temps, Mex fusionne définitivement avec la commune de Saint-Maurice en 2013. Le village, installé sur une corniche à environ 1150m d'altitude, est un véritable balcon sur la vallée du Rhône. En comparant les deux photographies, on constate que la structure ancienne du village a très peu changé : plusieurs bâtiments sont clairement reconnaissables et le tracé de la route est resté le même. Au loin, on distingue le Rhône dont le lit était jadis plus large : des méandres et des bancs de sable ou pierres sont clairement visibles.
Un miroir alpin - Le Lac des Ottans (Evionnaz)
© Adrien Favre
Le Lac des Ottans, parfois orthographié "Ottens" ou "Outans", est situé entre le Lac de Salanfe et le col d'Emaney. A une altitude de 2078 mètres, il est surplombé par l'ancienne mine d'arsenic et aurifère de la combe de la Golette. Exploitée entre 1904 et 1907 ainsi qu'entre 1920 et 1928, la mine a produit plus de 700 tonnes d’arsenic et 50 kg d’or à cette période. Elle est maintenant fermée, l'exploitation étant devenue trop onéreuse, mais des panneaux didactiques permettent aux visiteurs d'en apprendre plus sur cette curiosité. Dans les eaux du lac se reflètent les Dents du Midi dont les cimes marquent la frontière nord du Parc naturel régional. De gauche à droite, on peut voir La Haute Cime (3257 m), Les Doigts (3205 m), La Dent Jaune (3186 m), L'Eperon (3114 m), La Cathédrale (3160 m), La Forteresse (3164 m) et la Cime de l'Est (3178 m). Bien que les deux photographies aient été prises à des saisons sensiblement différentes, on devine que le Glacier de Plan-Névé a fortement régressé.
L'Église Rose - Trient
© Susanne Fritz et Adrien Favre
Construite en 1893, l'église de Trient a été repeinte en rose en 2011. À l'origine, elle était déjà rose, mais sa couleur s'était estompée au fil des décennies. Sa couleur inhabituelle a fait d’elle un emblème de la région en un peu plus de dix ans. Elle est aujourd'hui très photographiée par exemple depuis ce point de vue parmi les plus beaux : un des balcons de L'Hôtel de la Grande Ourse.
Alpage - Le Revex (Martigny-Combe)
© Bernhard Pospichal
La quasi totalité du flanc nord de la chaine de montagnes incluant l'Arpille appartient à la commune de Martigny-Combe. De ce côté du Trient s'égrènent plusieurs alpages dont celui-ci : le Revex ou le Revix. Le nombre d'habitations y a fortement diminué ce dernier siècle, passant d'une vingtaine à cinq. La forêt est revenue occuper une partie de l'alpage, un tendance observée un peu partout dans le périmètre du Parc. Au-delà, on devine le pâturage de la Léchère (Finhaut).
Galerie routière - Le Trétien (Salvan)
© Bernhard Pospichal
De nos jours, pour se rendre au Trétien, on passe par une galerie routière dont l’origine est bien particulière. En effet, cette structure métallique est constituée de matériaux de récupération provenant de l’ancien chemin de fer à crémaillère qui circulait jadis de Loèche à Loèche-les-Bains, une ligne qui a été opérationnelle de 1915 à 1967. La construction de la galerie, datant de 1973, s’est effectuée en quelques semaines et cette structure protège maintenant la route contre les chute de pierre.
Avant le ski - La Creusaz (Salvan)
© Benedikt Bica
Avant la construction du premier télésiège reliant Les Marécottes à La Creusaz (en 1953), ce hameau perché à 1780m était utilisé comme alpage. Sur la photographie ancienne, on distingue d'ailleurs nettement quelques vaches. Aujourd'hui, malgré le développement touristique et la construction de nombreuses bâtisses, dont un restaurant, La Creusaz conserve un charme traditionnel. Outre l'augmentation du nombre de constructions, il est évident que de nombreux arbres ont poussé autour et dans le hameau. C'est aussi le cas sur les flancs du Scex des Granges qui culmine à 2082 m, environ à la limite supérieure des forêts qui n'a cessé de remonter ces dernières décennies.
Le premier télésiège - La Creusaz (Salvan)
© Benedikt Bica
Le développement des infrastructures touristiques s'est fait progressivement à la Creusaz. En 1953, le hameau s'est doté du premier télésiège en 1953 dont l'arrivée est visible sur l'ancienne photographie. A l'époque, les sièges n'accueillaient qu'une seule personne à la fois, sécurisée par une simple barre en métal rabattable. Le télésiège ne ralentissait pas au départ à l'arrivée, si bien qu'il fallait s'asseoir et s'extraire du siège rapidement. Assis de côté par rapport à la pente, on découvrait le massif du Mont Blanc en montant et les Dents de Morcles et la plaine du Rhône en descendant. Le télésiège a été remplacé en 1968 par le télécabine actuel. Plusieurs chalets d'antan sont encore visibles aujourd'hui.
Un joyau alpin - Emaney (Salvan)
© Benjamin Chervaz et Yaël Mento
L'alpage d'Emaney a été fondé il y a plus de 100 ans. Aujourd'hui, il est l'un des derniers en Valais à fabriquer du fromage au feu de bois. Caché dans un vallon perché à 1868m, il abrite des cochons, des veaux, des poules, et même des yaks ! En comparant les deux photographies, on se rend compte que de nombreux bâtiments ont été remplacés ou modernisés. Emaney garde cependant son charme d'antan : l'alpage est toujours, grâce à sa buvette et à la famille Gabioud, une halte bienvenue lors de randonnées. C'est aussi l'occasion rêvée de goûter le Raclette du Valais AOP, le beurre, les tommes et le sérac qui y sont fabriqués. Finalement, lorsque l'on regarde les arêtes à l'entrée du vallon, on distingue nettement l'arrivée de nombreux arbres profitant de la baisse de la pression agricole généralisée en Suisse et du réchauffement climatique qui leur permet de pousser plus haut en altitude.
Vue d'en haut - Les Marécottes (Salvan)
© Susanne Fritz
Aux Marécottes, la route actuelle a été construite bien après la ligne de train que l'on peut déjà voir sur la photo ancienne. À l'époque, La Lenaire qui passe devant la porte de l'église, était la seule voie de communication à travers le village. Tout comme à Finhaut, des hôtels tel que l'Hôtel Jolimont sont visibles entre les raccards. En arrière-plan, les roches moutonnées des Combasses. Cette zone est aujourd'hui en partie occupée par le Zoo des Marécottes et Nouvel Envol. Le retour de la forêt y est flagrant, un exemple d'embroussaillement quasi-complet.
Des prairies sèches perdues - Les Rochers du Soir (Salvan)
© Susanne Fritz
Entre les communes de Salvan et Vernayaz s'étendaient de vastes prairies sèches entrecoupées de terrasses agricoles et souvent parcourues par des chèvres. Les prairies sèches sont des habitats occupés par des espèces végétales adaptées qu'on ne trouve que rarement ailleurs. Ces milieux accueillent aussi des mantes religieuses et leur espèce prédatrice, la magicienne dentelée. Le cheptel caprin fortement réduit et l'abandon des parcelles les plus difficiles d'accès ont permis le retour des forêts de pins et d'épicéas. Aujourd'hui, l'embroussaillement se poursuit sur les parcelles non cultivées et risque de causer la perte des espèces emblématiques des prairies sèches.
Un jour de fête - Inauguration du Martigny-Châtelard (Salvan)
© Susanne Fritz
Plusieurs tracés ont été proposés pour cette ligne de train : sur la rive droite et la rive gauche du Trient ou encore via le Col de La Forclaz. La construction de la ligne du Martigny-Châtelard sur la rive gauche du Trient débute en 1902 et s'achève en 1906. Le chemin de fer est inauguré et mis en service le 18 août 1906. Le train inaugural a été immortalisé ici par Julliens Frères à Salvan. Assurée au début par les CFF, l'exploitation est reprise par la Compagnie du Chemin de Fer Martigny-Châtelard puis plus récemment, Transports de Martigny et Région SA (TMR SA) qui gère aussi la ligne du Martigny-Orsière. La gare de Salvan a été conservée quasi à l'identique depuis ce jour d'inauguration.
Une tradition vivante - Le four banal des Marécottes (Salvan)
© Susanne Fritz & Adrien Favre
À l’époque, chaque village possédait son four à pains. Plusieurs villages du Parc naturel régional possèdent encore de tels fours, entretenus, restaurés et toujours en activité, comme ici le 10 février 2024 aux Marécottes. Ravoire en possède même plusieurs ! D'autres se trouvent au Trétien, à Trient, à Finhaut et à Mex. Les habitants disposaient du four pour la préparation et la cuisson : une fournée couvrait les besoins d’une famille pour plusieurs mois. On y produit du pain d'une saveur incomparable, mais aussi des pizzas délicieuses.
Entre rochers et raccards - La Rue Principale des Marécottes (Salvan)
© Susanne Fritz & Adrien Favre
Ce tronçon de route moderne au centre des Marécottes correspond à l'ancien tracé à travers le village. La route a dû être élargie du côté gauche pour laisser plus de place aux voitures. Pour ce faire, la ligne de rochers a été tronquée. La plupart des raccards et des vieux chalets d'origine y sont encore, bien que quelques modernisations aient été apportées, notamment aux toits.
Changements urbains - Gare de Salvan (Salvan)
© Susanne Fritz
Le succès de la mobilité douce, par exemple avec le train, repose sur des infrastructures facilitant l'utilisation des transport publics, comme par exemple des parkings : un développement bien visible lorsque l'on compare ces deux photos. A milieu trône l'église de Salvan, dédiée à Saint-Maurice. Le nom de Salvan vient du latin "Sylva" qui signifie « forêt ». D'ailleurs, les armoiries de Salvan, adoptées officiellement en 1933 mais déjà utilisées antérieurement, comporte un "sapin" (nom local désignant aussi l'épicéa) symbolisant le nom de la commune.
Entre les arbres - Le village de Salvan (Salvan)
© Susanne Fritz et Adrien Favre
Cette vue du village de Salvan, depuis les promontoires rocheux surplombant la Pierre Bergère, démontre le retour de la forêt dans les communes de montagne. L'église ne serait plus visible en été à cause des arbres. Un certain embroussaillement est aussi visible sur le coteau de Ladray. Depuis la prise de la photo ancienne, Salvan s'est développé de manière évidente, notamment avec des constructions dans le quartier de La Combe, mais aussi sur le replat jadis occupé des jardins et des anciens marais. Le tracé de la route pour Les Marécottes reste inchangé, bien que la route ait été élargie.
Le village vu d'en haut - Trient
© Susanne Fritz et Adrien Favre
Le village de Trient n'était à l'origine qu'un hameau, un mayen. La commune naît officiellement en 1900, après avoir décidé en votation populaire de se séparer de Martigny-Combe. Sa localisation favorable, au pied du Col de la Forclaz, a permis son développement. La première route carrossable construite en 1875, dont une partie est encore visible sur la photographie ancienne, remplaça le chemin muletier d'origine. La nouvelle route de la Forclaz, reliant Martigny à Chamonix, est ouverte en 1957. Certains bâtiments restent très reconnaissables, comme l'église, L'hôtel de La Grande Ourse et L'Auberge du Mont Blanc. Ces établissements, et avec eux la commune en général, bénéficient de l'apport de visiteurs du Tour du Mont Blanc.
Le Luisin et l'Eau Neuve - La Creusaz (Salvan)
© Benedikt Bica et Adrien Favre
L'ascension du Luisin (2786 m) permet de découvrir un itinéraire aérien riche en surprises. Depuis son sommet, on voit à la fois le massif du Mont-Blanc d'un côté et les Dents du midi de l'autre. Son versant sud-est, appelé l'Eau Neuve, est composé de pierriers et de landes à rhododendrons. En hiver, L'Eau Neuve est une piste fameuse : elle attire les amateurs de poudreuse car elle n'est pas préparée immédiatement après les chutes de neige. Comme à d'autres endroits à cette altitude, on constate que la limite supérieure des forêts remonte progressivement, profitant à la fois du changement climatique et de la déprise agricole.
Le bâtiment de la gare - Châtelard-Frontière (Finhaut)
© Adrien Favre
Le village de Châtelard-Frontière est né au 19e siècle. Auparavant, l’endroit comprenait uniquement la Porte du Valais, une porte fortifiée servant à fermer la frontière en cas de troubles ou d’épidémies. La gare, conçue pour être la halte internationale de la ligne Martigny-Chamonix, a conservé son cachet historique. La gare du Châtelard-Frontière a été mise en service en 1906 avec le chemin de fer de Martigny au Châtelard. Ce n'est que 2 ans plus tard, en 1908, que la jonction avec la ligne française a lieu.
Le Balcon du Mt-Blanc - Fenestral (Salvan)
© Adrien Favre
Des endroits nommés "Fenestral", il y en a beaucoup dans les Alpes, le nom faisant référence à une “fenêtre” : un passage ou une ouverture. Situé sur le sentier du Balcon du Mont-Blanc reliant Finhaut à Emosson, il est évident que la qualité paysagère de cet alpage a été conservée au cours de temps. L’alpage a vu la disparition d’une série de chottes (bâtiments d'alpage traditionnels), mais l’état de conservation des trois structures qui ont survécu est bon, car rénovées.
© Adrien Favre
Bien qu'à la frontière entre les communes de Trient et de Martigny-Combe, les bâtiments visibles ici sont entièrement situés sur la commune de Trient. Jusqu'au 19ème siècle, on y accédait uniquement à dos de mulet. La route carrossable de la plaine du Rhône au col vit le jour en 1975, et son extension jusqu'à Argentière en 1887. Un développement crucial fût le percement du tunnel de Tête-Noire à travers un rocher très escarpé entre Trient et Le Châtelard. Le tracé de l'ancienne route a été modifié, : il est aujourd'hui moins sinueux. Comme ailleurs en Valais, on constate aussi que des arbres se sont installés sur des surfaces jadis fauchées ou pâturées et que la forêts à l'arrière-plan s'est densifiée.
Le sentier des alpages - L'alpage de Catogne (Trient)
© Adrien Favre
Le sentier des alpages traverse les alpages des Tzeppes, de Catogne, de Balme et des Herbagères, tous situés sur la commune de Trient. l'alpage de Catogne, dont les bâtiments sont à l’abandon, est situé à 2000m. Ces bâtiments subissent le climat rude de la zone alpine, précipitant leur dégradation. D'ailleurs, certains d'entre eux ont déjà disparu. La situation géographique et l’inscription paysagère du site, notamment la vue exceptionnelle en direction du barrage d’Emosson, sont des plus remarquables.
Un rocher immuable - Fenestral (Salvan)
© Adrien Favre
Ce second cliché de Fenestral, pris à quelques mètres du précédant, a pour sujet le rocher immuable placé en son centre. Amené par les glacier ou issu d'un éboulement ancien, ce rocher donne du caractère à l'ensemble. Une chotte traditionnelle (probablement un réduit pour des outils ou de petit matériel) aujourd'hui disparue, y était d'ailleurs adossé. Une fontaine est aussi visible sur l'ancien cliché. Au loin, on entrevoit le glacier du Trient dont la langue a fortement régressé.
Caché derrière - Susanfe (Evionnaz)
© Adrien Favre
Le Vallon de Susanfe regorge de merveilles à découvrir. Située à la fois sur le Tour des Dents du Midi et le Tour du Ruan, la cabane de Susanfe a vu se succéder des gardiens au fil du temps, notamment la famille Avanthay de Champéry. Située à 2102 m d'altitude, cette cabane CAS est un refuge en pierre dont l'extension récente est bien visible. De là, on peut contempler la Haute Cime et le Col de Susanfe d'un côté, et le chemin périlleux vers la Tête des Ottans de l'autre (sommet au centre). Le Vallon est toujours parcourus par des troupeaux de moutons aujourd'hui, garantissant des pâturages fleuris où la forêt n'a pas prise. Les glaciers encore visibles sont cependant beaucoup moins bombés que par le passé.